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Visite / assemblée NE

Visite / assemblée NE
MAHN lithographie de Walther Welter vers 1840 / Photos : gauche GD architecte, droite Matteo

Partir à la découverte des trésors de l’ubac neuchâtelois, c'est aller sur les traces de ses deux cours d'eau principaux, le Seyon à la rue des Écluses et la Serrière dans le vallon qui porte son nom. Entre deux mitoyens ou sous un pont, on y trouve les logements de GD architectes et le silo d’André Kuenzy.

En retrait de la rue sous le bitume de laquelle le Seyon et ses écluses ont été enfouies, le revers de la colline que domine la collégiale abrite un nouvel ouvrage, une masse grise, légèrement sablée, solide, percée de grandes ouvertures dont les dimensions ne sont limitées que par le poids de la retenue de terre qu'elle semble contenir. L'intervention de GD en deux parties conjugue les divers temps du parcellaire médiéval dans lequel il s'inscrit : le temps du passage dérobé sur rue et le composé de la cour intérieure recréant un univers empreint de la poésie des jardins médiévaux et de l'austérité du contrefort.

Plus loin, là où la Serrière fait surface avant de se jeter dans le lac, sur le toit d'un parking, à l'ombre du bulbe de la tour de l'ancien Moulin Suchard, une bible bleue à la main, derrière un autel improbable de tissus noir, Matthieu Jaccard fait le récit des aventures d'André Kuenzy, l'Homme Bleu dont l'activité est intimement liée au vallon de Serrière.

Regroupée autour d'une force hydraulique aujourd'hui oubliée, l'infrastructure industrielle de la chocolaterie Suchard est devenue le lieu d'expérimentation d'André Kuenzy depuis plus de 20 ans. Intervenant au coup par coup, André Kuenzy s'empare du patrimoine construit comme d'une ressource tant matérielle que spatiale par la récupération d'éléments confectionnés, l'occupation temporaires d'espaces ou la réaffectation de locaux au gré des besoins et des opportunités. Un cours naturel des choses qui fait évoluer le quartier sans rupture ni blessure, en s'inscrivant dans la continuité d'une mémoire historique que Matthieu Jaccard nous rappelle tout en nous guidant dans les méandres du vallon à la lueur du coucher de soleil.

A l'ombre d'un pont ferroviaire dont les arches symbolisent aussi bien l'héroïsme technologique de la révolution industrielle que la stratification sociétale qu'elle a engendrée, un ancien silo à sucre a été transformé en appartement. Ce qui pouvait s'approcher de la quadrature du cercle a été résolu avec la même simplicité que la manière avec laquelle un Post-It indique au feutre bleu le nom de son habitant sur la porte : Kuenzy.

Nicolas Monnerat